Eros

Publié le par Chatfleuri

Eros

Tu es là, devant moi, nue
Je regarde ton corps
Ses courbes, ses contre-courbes
Ces parties que tu montre au monde
Ton visage, tes mains, tes bras, tes jambes
Et puis aussi ce que tu ne montre à personne
Ta poitrine, ton ventre, ton intimité, tes cuisses
Ton dos, tes fesses...
Je te regarde, j'abreuve mes yeux de ta beauté
De la beauté de ton corps, de ta peau
Je la regarde, hérissée de chair de poule
Tu as froid
C'est normal.
Cela ne durera pas.
Les volets sont à demi tirés
Je te contemple dans la pénombre
Dans la mi-ombre, mais pas trop sombre
Parce que je veux tout voir.
Tout.

Puis je m'approche tout doucement
Et mes lèvres vont à la rencontre des tiennes
Et nos langues se tâtent, se goûtent, dansent
Dans cet espace double devenu un
Je me retire doucement
Pour explorer de ma bouche
Les joues, le nez, le front et le menton
Descendre au creux du cou et courir
Sur tes épaules
Et ma langue qui glisse le long
De tes clavicules, au creux, au creux de tes seins
Remonter, serpenter sur chacun d'eux
Agacer, mordiller leurs sommités
Puis soudain, glisser sur leur flanc
Et continuer cette dégustation
Par tes côtes, une par une, côté cœur
Le sentir pulser, affolé, sur mes dents
Puis plus bas sur tes hanches
Si délaissées mais si sensibles
Revenir sur le ventre et bifurquer
D'abord goûter le côté de tes fesses
Et descendre le long de tes cuisses, genoux, mollets
Jusqu'à tes pieds.
Les agacer, sourire en coin,
Puis revenir par le creux des cuisses
Re bifurquer, par-dessus le mont de Vénus
Non, pas encore, pas encore
Attends encore un peu...
Et même manège avec l'autre jambe
Puis remonter, s'attarder au creux de la cuisse...
Puis, tout doucement, lentement...
Remonter, embrasser
À pleine bouche
Ces lèvres que tu ne montre à personne
Les embrasser, les dévorer
Et laisser ma langue y jouer
Y jouir...
Du plat, de la pointe,
Caresser, lécher, fouetter, serpenter, s'enfoncer...
Jouer et goûter
Puis doucement, pendant que mes lèvres
Aspirent ces replis sacrés
Venir caresser, titiller, habiter
Agacer, enrober et exciter
Ce tout petit bout, bien caché
Sur ton intimité
Ce petit bouton nucléaire
Aux codes si biens gardés
Mais qui ne demande qu'à être appuyé...
Je le dévore.
Je veux tout goûter de toi.
Tout.

Pendant ce temps là,
Mes mains n'oublient pas de jouer
De danser, elles aussi
Partout !
Partout où ma bouche est allée
Partout où elle veut aller
Partout au gré de leurs caprices
Au gré de mes caprices
À caresser, saisir, serrer, cajoler, guider,
À griffer et à caresser de nouveau
À explorer aussi...
Deux mains, dix doigts
Ce n'est pas fait pour rester en place
Ni au même endroit
Et pendant que ma langue danse sur le feu
Mes doigts explorent la braise
L'un après l'autre
Et peut-être même un peu plus...
Et peut-être même un peu plus loin...
C'est si proche.
Et puis faut bien que le reste des doigts s'occuppe !
Je veux te caresser toute entière.
Toute.

Tu n'en peux plus de te cambrer
Tu ne maîtrise vraiment plus rien
Alors, tu as envie de décider, pour une fois
reprendre un semblant de maîtrise
« Viens »
Vraiment ?
Je m'attarde encore
Je t'amène à l'extrême limite
Où le plaisir deviens douleur
Et la douleur, plaisir...
Sans frapper, sans coup férir
Et à regret, je délaisse ce festin
Et ma bouche remonte doucement vers la tienne
Nonchalamment
Accompagnée plus bas par ce serpent
Entre mes jambes
Prêt à l'attaque
Mais hypnotisé par la musique de tes sens
Doucement, il se fraye son chemin
Au fond du nid
Et l'explore
Timidement d'abord, puis de plus en plus follement
Dans tous les recoins
Et se tourne, et se retourne
Cherche à aller plus loin encore
Et y va
Et pendant que ce petit bout de moi
T'explore de l'intérieur
Mes mains s'accompagnent de mon corps
Devenu main lui aussi
Devenu serpent
Et j'explore ton corps de l'extérieur
M'y fond, m'y moule, m'y imbrique
Et je te ressens de chaque centimètre carré de ma peau
Et je t'écoute respirer, soupirer, haleter
Pas la peine de simuler, de mentir
Tu n'y arrive pas
Et je le sais
Les soupirs simulés sont tellement grossiers
Alors que le moindre souffle tremblant est symphonie
Je préférerais que tu garde le silence, et je partirais
Ce n'est pas le cas.
Je veux tout entendre de toi, y compris ce que tu me diras après
Quand ton souffle se calmera
Je veux tout entendre.
Tout.

Extase ou pas
Extase, c'est mieux quand même !
Il est temps de se calmer
De respirer
Et je viens à petits baisers
À petites caresses
Consoler ton corps
Lui dire au revoir
Combien je l'ai aimé
Combien je l'aime
Et je respire ton odeur
Tes fragrances
Tes cheveux que tu viens de laver
Ton parfum qui n'a pas résisté
La transpiration de ton plaisir
De ton corps abandonné
L'effluve capiteux de ton sexe repu...
Le tout, du bout de mes lèvres
Car je veux tout respirer de toi.
Tout.
Et mon bras par-dessus ton corps
Ton corps lové au creux du mien
Nous nous accordons l'oubli
Fermons les yeux...
Car je veux tout me rappeler de toi.
Tout...

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