À tant vouloir

Publié le par Chatfleuri

À tant vouloir toucher les dieux,
Comment ne pas oublier que nous ne sommes
Que de simples humains
Avec nos failles, nos doutes,
Nos envies et nos passions,
Et notre si magistrale imperfection.

À tant vouloir être de purs esprits,
Comment ne pas oublier que nous ne sommes
Faits que de sang, d'os et de chair
Avec nos besoins et nos faiblesses,
Nos douleurs et notre plaisir,
Et la matérialité viscérale de notre corps.

À tant chercher la connaissance,
Comment ne pas oublier que nous sommes
Tellement irrationnels
Avec nos folies, nos bêtises, nos méchancetés,
Nos arts, nos joies, nos amours,
Et cette peur absolue de l'inconnu.

À tant vouloir aimer,
Comment ne pas oublier que nous ne sommes
Qu'une multiplicité d'individus
Qui se côtoient, s'observent, se rudoient,
Donnent, prennent, échangent,
Et pleurent la brièveté intense des rêves de fusion.

À tant vouloir vivre,
Comment ne pas oublier que nous sommes
Malheureusement mortels.
Dans l'oubli ? L'effervescence ? Le déni ?
Dans la rage de faire ? La rage d'être ?
Ou en acceptant simplement de laisser filer le temps...

Publié dans Textes poétiques

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