Promesse

Publié le par Chatfleuri

Promesse

Tu as écris au dos de ta photo, Petite Sœur, « Ta vie est ton œuvre ».

Je ne l'avais pas compris à ce moment là, trop occupée à laisser mes émotions s'écouler de mes yeux et de mon cœur. Je ne voulais pas y penser, pas y croire. J'ai vécu, tout simplement, comme beaucoup de personnes ont vécu. Je ne me suis jamais posée cette question de l'art dans ma vie. Tu m'as forcé à me poser la question.

Oui, j'aime l'art, mais pas l'art idiot, gonflé de sa suffisance, gonflé de son intelligence. Celui que je préfère vient des tripes, du cœur et de l'âme. Celui qui en embarque un morceau à chaque fois qu'il se manifeste, pour l'offrir au monde. Celui qui n'explique pas, ne se la joue pas, mais fait réfléchir, fait s'émouvoir sans que l'on sache d'où cela vient. J'aime les artistes aussi, surtout quand ils y vont à fond, sans se poser la question du retour des spectateurs (enfin, si, un petit peu quand même!). Ces artistes qui ont une vie à mille lieues de la mienne, une vie qui ne me fait pas forcément rêver, mais dont ils en font quelque chose. Quelque chose qu'ils donnent au monde, parce qu'ils ont envie de le donner, ils se doivent de lui donner, ils doivent au fond d'eux-même de le lui donner. Ce qu'ils lui donnent surtout, c'est leur âme.

Tu m'as dit que j'étais une artiste. Je n'ai pas voulu te croire. Et je ne te crois toujours pas. Sauf à dire que tout le monde est un artiste. Non, moi, j'ai une vie bien réglée, j'aime à me croire raisonnable, malheureusement raisonneuse aussi, pragmatique ou à essayer de l'être. J'ai mon petit boulot, salaire de fonctionnaire garanti, pas d'extra, pas de folie, raisonnable.

Tu m'as dit que j'étais une artiste, Petite Sœur, et tu as tout fait voler en éclat. Tu m'a obligé à réfléchir, tu m'as forcé à regarder en moi, et à me rendre compte que mon petit hobby, mon petit loisir, était bien plus que cela. Je n’appellerai pas cela un don : cela fait depuis longtemps déjà que je le pratique et l'exercice affine, les réflexes s'acquièrent, les facilités apparaissent là où cela bloquait avant.

Tu m'as fait comprendre que l'écriture était bien plus qu'un passe-temps. Je n'aime pas devoir le reconnaître tant je me sens illégitime. Mais oui peut-être bien qu'à ma manière, je suis artiste. Amatrice alors !

Alors au Diable la modestie. Je vais vous faire un vœu, une promesse, un serment : Je vais continuer à écrire. Pas seulement parce que j'aime ça, mais pour vous l'offrir.

Pour vous offrir mon âme.

Mes émotions seront des mots, seront des phrases, des paragraphes, des couplets et des refrains, des textes, des poèmes, que sais-je encore. Mes émotions vous seront offertes, sans filtre, sans arrière-pensée, sans attente. Juste pour vous. Faites-en ce que vous voulez. J'écrirai. Du fond de mes tripes, du fond de mon cœur, du fond de mon âme.

À toi petite sœur, à vous tous qui me lisez, qui avez eu le courage de lire jusqu'ici.

Je vous offre mon âme.

Publié dans Réflexions, Présentation

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