On est soumis aux adversaires que l'on se créée

Publié le par Chatfleuri

On est soumis aux adversaires que l'on se créée

(Ou pourquoi le féminisme actuel fait fausse route)

Nombre de personnes que je croise s'étonnent lorsque je déclare ne pas être féministe. Pourtant, tel que je suis, je devrais être, sinon en première ligne, du moins concerné. Mais au risque de me répéter, je suis un mec ! Et je suis donc le plus mal placé pour connaître le ressenti réel des femmes et leur quotidien ! Je n'irais donc pas jouer les chevaliers blanc.

Soyons clair, le féminisme qui réclame une égalité effective de droits, qui constate des inégalités flagrantes et cherche des solutions à toute ma sympathie. Il s'agit d'ailleurs plus d'humanisme que de féminisme, car cette recherche de justice sociale peut aussi s'appliquer à d'autres personnes que les femmes.

Celui qui vilipende une oppression masculine, une culture machiste, voire une « culture du viol », celui qui consiste à dénoncer tous les détails qui seraient mis en œuvre pour soumettre les femmes, ce féminisme là, je ne le cautionne pas. Je le trouve absurde, même. Ce féminisme consiste juste à chercher un bouc émissaire comme tout autre groupe haineux. Ce féminisme ne cherche pas à construire, mais à détruire. Ce féminisme se place en position de minorité pour exister. Et se placer ainsi, c'est essayer de se faire honneur (le syndrome du seul contre tous), de se faire plaindre par l'injustice des forces en présence, mais aussi se placer dans la position du perdant d'office.

Et je crois bien que les femmes n'ont pas besoin de ça ! Vraiment pas !

De mon humble avis, les femmes que j'ai vu, rencontré, admiré, qui sont pleinement épanouies, avec leur vie entre leurs mains, en toute conscience, se sont prises en main elles-même. Sans chercher d'adversaire à combattre, sans accuser quiconque de domination. Toutes on simplement décidé de faire : faire ce qu'elles voulaient, ce qu'elles avaient envie de faire, faire sans se préoccuper d'autrui. Si adversité il y a eu, ce fut peu fréquent, et autant de la part des hommes que des femmes (des femmes macho?!?). Il est d'ailleurs frappant de voir que nombre des modèles décriés par le féminisme actuels est diffusé et valorisé par les femmes même ! Et pas forcément des réactionnaires, mais par nombre de femmes ordinaires que l'on croise tous les jours. Certaines pourraient même être qualifiées de progressistes et de modernes !

Cela me rappelle un vieux slogan féministe d'origine : « Ne me libère pas, on s'en charge ! »

Au final, ce que je constate, c'est une évolution plus qu'une révolution. Une évolution qui va dans des sens parfois inattendus, et rarement ceux pensés et voulus par l'élite féministe militante ! Tout simplement parce que se libérer ne veut pas forcément dire adopter un nouveau schéma « idéal ». Il veut simplement dire aller dans le sens de ses aspiration intimes. Et rester si l'on souhaite dans des activités typées féminines !

Chercher un bouc-émissaire, se créer un adversaire à combattre, c'est dès la base se soumettre à lui. Ce constat, je le fais non seulement pour le féminisme, mais pour un bon nombre d'autres mouvements comme les altermondialistes, les végans, les polyamoureux, les bio, etc.

Coexister sans s'imaginer d'oppression, c'est pourtant plus simple et pas si « Bisounours » que cela !

Publié dans Réflexions

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